Le processus de démocratisation

Sa Sainteté le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso, est le chef spirituel des bouddhistes tibétains dans le monde. Il est né en 1935 d’une famille d’agriculteurs dans un petit village situé à Taktser, Amdo dans le nord-est du Tibet (faisant maintenant partie de la province Qinghai). Né Lhamo Dhondup, Sa Sainteté fut reconnu à l’âge de deux ans comme la réincarnation du 13ième dalaï-lama, Thubten Gyatso. Les dalaï-lamas sont considérés comme des émanations de Avalokiteshvara ou Chenrezig, soit le bodhisattva de la compassion et le saint patron du Tibet. Les bodhisattvas sont des êtres éclairés qui ont retardé leur propre nirvana pour renaître dans le but de servir l’humanité.
En 1950, après l’occupation du Tibet par la Chine, Sa Sainteté a été appelée à prendre la pleine mesure de son pouvoir politique. En 1954, il s’est rendu jusqu’à Beijing pour une conférence sur la paix avec Mao Zedong et d’autres leaders politiques chinois, incluant Deng Xiaoping et Chou Enlai. Toutefois, Sa Sainteté fut contrainte à s’exiler en 1959 lors de la répression brutale du soulèvement national tibétain à Lhassa par les forces chinoises. Depuis, il vit à Dharamsala, dans le nord de l’Inde, devenu le siège de l’administration politique du gouvernement tibétain en exil, soit l’administration centrale tibétaine.      
 
Le processus de démocratisation
 
En 1990, des réformes demandées par Sa Sainteté furent instituées pour démocratiser l’administration en exil en place. Les Tibétains en exil sur le sous-continent indien et dans plus de 33 autres pays ont élu 46 membres à la onzième Assemblée des députés du peuple tibétain (gouvernement du Tibet en exil) suivant la philosophie d’un vote par personne. L’Assemblée choisit les nouveaux membres qui formèrent le cabinet (le Kashag).
 
En septembre 2001, une autre étape majeure vers la démocratisation fut franchie lorsque l’électorat tibétain choisit, sans intermédiaire, le Kalon Tripa, soit le premier ministre du cabinet. Le Kalon Tripa a, par la suite, choisit un cabinet qui a dû être approuvé par l’Assemblée tibétaine. Ce fut la première fois, dans la longue histoire du Tibet, que l’électorat choisit ses chefs politiques.
 
 
Les initiatives pour la paix et les demandes pour l’autonomie et non l’indépendance
 
En septembre 1987, Sa Sainteté propose à Washington, DC, son plan de paix en cinq points pour le Tibet comme première étape vers une résolution de la situation difficile au Tibet. Le dalaï-lama voyait le Tibet devenir un refuge pour la paix au cœur de l’Asie, où tous les êtres animaux pourraient vivre en harmonie et où le fragile équilibre environnemental pourrait être maintenu. Le plan se voulait un point de départ pour encourager des discussions avec le gouvernement chinois, mais il représentait également une demande de grande autonomie pour le Tibet au sein de la République populaire de Chine, une demande connue par la suite comme «l’approche de la voie médiane. »
Dans son discours annuel sur le soulèvement national tibétain, le 10 mars 2006, le dalaï-lama dit : « J’ai répété plusieurs fois que je ne souhaite pas voir la séparation du Tibet et de la Chine, mais que j’essayerai plutôt d’envisager un avenir pour mon pays dans le cadre de la constitution chinoise.» Le 10 mars 2007, il déclara : « Il est vrai que la constitution chinoise donne le droit aux minorités nationales d’exercer une autonomie régionale. Toutefois, cette provision n’est pas appliquée pleinement et ne réussit donc pas son mandat de préserver et de protéger l’identité, la culture et le langage distincts d’une minorité nationale. »

Le 8 août 2011, suite à des élections démocratiques, le Dalai Lama passa les rennes du pouvoir politique à Lobsang Sangay, universitaire de l’Université Harvard et juriste spécialiste du droit international.

 
Une reconnaissance universelle
Sa Sainteté le dalaï-lama est un des plus grands agents de la paix de notre ère. En 1989, on lui remet le prix Nobel de la paix pour sa lutte non-violente et ce, même lorsqu’il a été confronté à une agression extrême. Il fut également le premier lauréat Nobel à être reconnu pour son engagement écologique international.
Sa Sainteté a rencontré des présidents, des premiers ministres et la royauté des grandes nations. Il a ouvert un dialogue avec les chefs spirituels de plusieurs religions et avec plusieurs scientifiques connus.
En 2006, il reçoit une citoyenneté canadienne honoraire et, le 17 octobre 2006, il reçoit la médaille d’or du Congrès à Washington, DC, après une tournée européenne bien médiatisée dans laquelle il rencontre plusieurs chefs d’état.
Sa Sainteté se décrit comme « un simple moine bouddhiste ».

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